Hépatite C : se faire dépister, c’est sensé

Maladie sournoise et silencieuse, l’hépatite C peut passer sous le radar pendant des décennies avant de nous conduire à l’hôpital pour des problèmes sérieux, dont la cirrhose et le cancer du foie. Et puisque les données disponibles montrent une fréquence plus élevée des cas rapportés chez les baby-boomers québécois, demander un test de dépistage est un geste santé sensé.

« En mars dernier, l’Institut national de santé publique du Québec a publié un avis recommandant de procéder à une offre de dépistage non systématique chez les personnes nées entre 1950 et 1969, une fois à vie », indique Dre Claire Wartelle-Bladou, hépatologue au Service de médecine des toxicomanies du NCHUM. Elle précise que cet avis ne deviendra une recommandation que s’il est entériné par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Si un dépistage systématique n’a pas été mis de l’avant dans cet avis, comme c’est le cas pour le cancer du sein chez les femmes de 50-69 ans par exemple, c’est en raison de l’insuffisance de données probantes sur la prévalence de l’hépatite C par groupe d’âge au Québec.

Toutefois, les États-Unis ont été le premier pays au monde à recommander, en 2012, un test de dépistage unique chez les personnes nées entre 1945 et 1965, qui regroupent dans ce pays 75 % des cas d’hépatite C.

Des facteurs de risque multiples

Dans ce contexte, même en l’absence de facteur de risque connu pour l’hépatite C, il est donc opportun pour les baby-boomers de demander à leur médecin un dépistage par prise de sang, lors d’un examen périodique. C’est d’autant plus vrai qu’on peut se croire à l’abri de cette maladie, alors qu’elle fait déjà des ravages depuis des années, voire des décennies, sans aucun symptôme.

On peut avoir contracté cette maladie après avoir consommé de la drogue par injection ou inhalation, ne serait-ce qu’une seule fois, ou encore lors d’une chirurgie ayant nécessité une transfusion sanguine, en se faisant tatouer ou percer dans un contexte non stérile, etc. Le fait d’être né dans un pays où la prévalence de l’hépatite C est élevée constitue un autre facteur de risque majeur.

Un traitement efficace et accessible

Autre raison de se faire dépister : dans 10 à 40 % des cas, les porteurs du virus vont évoluer vers une cirrhose avec un risque accru de cancer du foie. De plus, la cirrhose due à l’hépatite C est la première cause de greffe du foie au Canada.

Autre argument massue en faveur du dépistage : il y a eu des progrès spectaculaires en matière de traitement. « Aujourd’hui, on guérit 95 % des gens avec un comprimé par jour pendant trois mois », fait valoir Dre Wartelle-Bladou.

De plus, alors que l’accès à ce traitement était auparavant restreint, il est disponible pour tous depuis le 1er mars dernier. Alors, êtes-vous convaincu de demander le test ?

 

Cet article est rendu possible grâce à un don à visée éducative de Gilead Sciences Canada inc.