Et si l’Office des personnes handicapées pouvait vous aider ?

De la fenêtre de sa résidence privée pour aînés, Ginette regarde passer le bus du transport adapté et soupire : « Dommage que ce service ne soit pas disponible pour les aînés en perte d’autonomie comme moi ». Surprise : c’est faux !

En effet, en présence d’incapacités physiques ou cognitives significatives et persistantes, les aînés sont considérés comme des personnes handicapées au sens de la loi. L’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ) peut les aider à y voir plus clair parmi les quelque 200 programmes qui leur sont destinés et les accompagner dans leurs démarches d’obtention de transport adapté, d’adaptation de domicile, etc.

« Environ 45 % des personnes qui ont des incapacités graves ou modérées ont 65 ans et plus. Les aînés n’ont pas à s’identifier à l’appellation « personne handicapée » si cela les dérange. L’important est qu’ils réalisent que les personnes handicapées de tout âge et les aînés qui souhaitent maintenir leur autonomie partagent des enjeux communs, puis qu’ils s’assurent de profiter du soutien auxquels ils ont droit », fait valoir Anne Hébert, directrice générale de l’OPHQ.

De l’aide au bout du fil

L’un des rôles majeurs de l’OPHQ sur le plan individuel est d’ailleurs de servir de guichet unique d’accès à l’information sur tous les programmes et mesures disponibles pour cette clientèle. En plus de diffuser de l’information sur le site ophq.gouv.qc.ca et par le biais de guides gratuits, l’OPHQ offre un service téléphonique personnalisé, au 1 800 567-1465. Il peut être utilisé pour connaître les critères d’admissibilité et les documents nécessaires afin de demander telle aide financière ou tel service de soutien à domicile, pour obtenir la fameuse vignette de stationnement ou encore pour signaler son insatisfaction à l’égard d’un service.

« Les demandes les plus fréquentes de la part d’aînés ou de leur famille concernent la manière de procéder à une demande d’hébergement, le transfert d’hébergement ainsi que le transport adapté et le soutien à domicile insuffisants, car on observe encore un écart important entre les besoins et l’offre de services », déplore la directrice générale de l’OPHQ.

Fait à noter, à peine 20 % des appels proviennent de personnes de 50 ans et plus, parce que cette clientèle n’a pas tendance à appeler à l’Office car elle ne se considère pas handicapée et parce que la mission de l’Office demeure méconnue.

Médiation, accompagnement…

Au besoin, le personnel de l’Office guide les clients dans ce dédale de formulaires et d’attestations. Aussi, bien que n’étant pas un organisme de recours pourvu de pouvoirs décisionnels, l’Office peut jouer un rôle de médiation en amont afin d’éviter d’en arriver à un recours auprès d’organismes tels que le Commissaire aux plaintes, le Protecteur du Citoyen et la Commission des droits de la personne. Il peut aussi représenter des personnes handicapées en situation de grande vulnérabilité.

« Prenons l’exemple d’un aîné en ressource intermédiaire qui est insatisfait des services. En début de processus, l’OPHQ exercera son influence en contactant les responsables de la ressource intermédiaire pour tenter de dénouer la situation, dont la source est parfois une incompréhension et non de la mauvaise foi. D’ailleurs, le taux de satisfaction des personnes handicapées à l’égard des services de soutien et d’accompagnement de l’OPHQ tourne autour de 90 %. Si cette médiation échoue, l’Office sera là pour aider les personnes à utiliser les recours possibles », explique Mme Hébert.

De plus, cet organisme gouvernemental veille au respect de la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées, conseille le gouvernement et cumule des responsabilités de promotion, de coordination et d’évaluation, dans le but de favoriser la participation sociale des personnes handicapées.

Handicapé et… pauvre

Qu’en est-il de l’enjeu central de la pauvreté pour les personnes handicapées de tout âge ? « Sur le plan collectif, nous demandons une diminution des coûts supplémentaires associés aux services à domicile, par la bonification des mesures fiscales déjà en place. Nous tentons aussi de faciliter l’accès au marché du travail aux personnes handicapées, afin qu’elles parviennent à l’âge de la retraite avec des actifs. À cet égard, nos préoccupations rejoignent celles des groupes de défense des droits des aînés comme le Réseau FADOQ », résume Mme Hébert.

Agir contre la pauvreté est d’ailleurs l’un des trois principaux axes de la politique gouvernementale À part entière, adoptée en 2009, tout comme se diriger vers une société plus inclusive guidée par l’accessibilité universelle de même que faire en sorte que la société soit plus respectueuse des choix et des besoins des personnes handicapées et de leur famille.

« Notre principal défi demeure la mise en œuvre de cette politique », conclut Anne Hébert.

 

Chaque geste bienveillant compte

Le thème de la Semaine québécoise des personnes handicapées, du 1er au 7 juin, est un appel à l’action : « Ensemble, bâtissons une société plus inclusive ». Voici quelques exemples de gestes simples à poser pour réduire les obstacles auxquels sont confrontées les personnes handicapées, peu importe leur âge :

  • Propriétaire ou concierge d’un immeuble à logements : déneiger sans tarder et suffisamment large, s’assurer de ne pas encombrer l’accès avec les poubelles, etc.
  • Chauffeur d’autobus en transport en commun régulier : identifier les arrêts à haute voix et dire à l’avance aux usagers handicapés que leur arrêt approche.
  • Piéton : aux intersections, offrir le bras à quelqu’un qui se déplace moins rapidement.
  • Automobiliste : respecter les espaces de stationnement réservés aux personnes handicapées et garder en tête que les vignettes sont octroyées à l’issue d’un processus rigoureux, non seulement aux personnes en fauteuil roulant mais aussi à des personnes dont les incapacités sont bien réelles, mais invisibles.
  • Tous : visiter le ophq.gouv.qc.ca, dont le jeu-questionnaire, et suivre la Semaine québécoise des personnes handicapées sur Facebook.