Épelez « bien-être » : C-O-S-T-A R-I-C-A

Dans une autre vie, je devais être costaricienne. Dès que je mets les pieds dans ce pays, je vibre avec sa nature si généreuse et encore plus avec les ticos, comme s’appellent entre eux ces êtres calmes, fiers et authentiques. C’était particulièrement vrai lors de ce troisième voyage, plein sud, à thématique de yoga et autres sources de bien-être…

Le Costa Rica est un tout petit pays d’Amérique latine comptant près de 5 millions de personnes. L’idée n’est toutefois pas de « tout » voir en une semaine ou deux. Mieux vaut prendre son temps pour découvrir seulement une partie du pays à la fois.

Au sud du sud

C’est donc dans un petit avion de 12 places, au départ de la capitale, San Jose, que nous avons mis le cap sur la péninsule d’Osa, côté pacifique, tout près des frontières avec le Panama. Dans cette région encore exempte du tourisme de masse, l’expression emblématique du Costa Rica, Pura Vida, qui signifie en gros « La vie est belle », prend tout son sens.

L’unique piste d’atterrissage du minuscule aéroport de Puerto Jimenez et l’état lamentable des petites routes en cette fin de saison des pluies nous le confirment : nous sommes bien au Costa Rica !

Le premier arrêt, au Rancho Raices, ferme familiale pratiquant l’agriculture durable, complète le processus de dépaysement. Une courte randonnée dans la forêt luxuriante peuplée notamment de gigantesques arbres tricentenaires, nous mène sous une hutte où German Quiroz et sa famille nous servent un petit-déjeuner typique accompagné de fruits frais produits sur place.

Ils nous montrent ensuite toutes les étapes de fabrication de leur chocolat, qui vaut à lui seul le détour, pour son goût et sa texture uniques. J’y mange un morceau d’ananas blanc, qui met 24 mois à arriver à maturité, qui est à jamais archivé dans ma mémoire gustative.

Namasté !

Le bien-être monte d’un cran à notre arrivée à l’Iguana Lodge (iguanalodge.com), une des nombreuses auberges à l’ambiance décontractée où l’on peut faire des séjours axés sur le yoga, souvent à prix abordable, non seulement dans la région mais à travers tout le Costa Rica.

Un je-ne-sais-quoi dans la nature même du Costa Rica et de ses habitants rejoint l’esprit du yoga. En faire l’expérience, pour une leçon ou une semaine, s’avère un must pour tous ceux qui rêvent de faire du yoga guidés par d’excellents professeurs, en respirant au rythme des vagues. L’une des séances, à la brunante, restera pour moi un moment marquant de communion avec moi-même, la nature et la vie.

On peut aussi choisir de butiner d’un établissement à l’autre, pour goûter le yoga apprêté à différentes sauces, notamment à l’Encanta La Vida (encantalavida.com), qui offre aussi le curieux combo yoga-surf, et au très luxueux Lapa Rios (laparios.com), un éconolodge proposant aussi une longue liste de randonnées thématiques guidées sur son domaine de 1000 acres.

Kayak, randonnée, surf…

Les singes hurleurs nous réveilleront à 5 heures chaque matin, pour nous dire de ne pas rater le magnifique lever du soleil sur le Pacifique et pour nous inciter à profiter pleinement des activités à faire tout autour, avec des guides espagnols s’exprimant très bien en anglais.

Une fois, c’est une randonnée à Matapalo, à la rencontre de la faune du Costa Rica : mignons singes capucins, agiles singes-araignées, bruyants singes hurleurs, koatis, toucans, papillons morphos et même paresseux haut perchés, que notre guide Paulo réussit habilement à repérer malgré leur légendaire immobilité. Le renommé Parc national Corcovado, dans le même secteur, est d’ailleurs l’un des endroits les plus denses biologiquement dans le monde.

Plus tard, c’est un tour guidé de kayak avec l’équipe d’Aventuras Tropicales (aventurastropicales.com). La sortie se fait tantôt au cœur de la mangrove, sur un passage parfois à peine plus large que l’embarcation, tantôt en mer, où nous sommes précédés par des dauphins.

Du surf ? pourquoi pas ! Une leçon de deux heures avec le jeune propriétaire de l’école de surf qui porte son surnom, Pollo (pollosurfschool.com), nous fait goûter – modestement – à la griserie de glisser sur les vagues.

Dernière étape, l’Alta Gracia

Nous revenons vers le nord par la route et nous nous éloignons de la côte pour atteindre l’Hacienda Alta Gracia (altragracia.aubergeresorts.com), dans les montagnes, à Pérez Zeledón. Ici, des chauffeurs en voiturettes de golf nous transportent à nos casitas, de magnifiques villas. Au menu sur cette propriété où le luxe inouï est mis au service de la nature : randonnée à cheval, randonnée en nature avec arrêts dans des huttes de méditation, spa haut de gamme, etc. Ce sera difficile de revenir à la « vraie » vie…

Puis, il nous reste 3 h 30 de route à faire pour arriver à San Jose et prendre la direction de l’aéroport. Moment triste, mais pas trop, puisque lorsqu’on quitte ce pays terrain de jeu, c’est pour mieux y revenir !

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Bon à savoir

  • Air Canada, qui offrait déjà des vols directs Montréal-Liberia, au nord-ouest du Costa Rica, propose également depuis décembre dernier des vols directs Montréal-San Jose, en saison.
  • La monnaie du Costa Rica est le colón, mais le dollar américain est accepté partout (1 US$ équivaut à environ 540 colónes).
  • La saison sèche est de décembre à avril et la saison des pluies, de mai à novembre.
  • À goûter absolument : le gallo pinto (plat typique à base de riz et de fèves noires) et les patacones (minces galettes de plantain frites servies avec de la salsa et autres condiments).

Photo : Mary Ann DeSantis