Descendre la rivière George après 60 ans ? Bien sûr !

Ils ont en commun leur passion du plein air, des grands espaces, de l’activité physique, du canotage. Leur âge aussi : 60 ans bien sonnés, minimum ! Et ils ont aussi le même plan Nord pour l’été 2014 : descendre la rivière George, qui prend naissance à 60 km au nord de la frontière du Labrador et se jette 734 km plus loin dans la baie d’Ungava. Un périple audacieux de 30 jours jamais encore accompli par des canotiers de 60 ans et plus.

De jeunes fous de… 60 ans !

Combattre l’âgisme est justement l’un des objectifs sociaux de ce voyage. « Nous voulons prouver que la vie ne s’arrête pas à 60 ans ! », fait valoir Claude Bujold, instigateur de ce projet.

Cinéaste et photographe naturaliste, en plus d’être instructeur de canot-camping et de survie en forêt, ce Québécois de 66 ans rêve de la tumultueuse George depuis toujours. Et il a l’intention de croquer à l’envi son cours d’eau fétiche avec son appareil photo et sa caméra, et même de faire un documentaire et une téléréalité sur cette expédition comportant aussi un volet scientifique.

Les deux autres équipiers confirmés au moment d’aller sous presse, sur un objectif de six, sont eux aussi de vieux routiers du plein air, qui se préparent avec fébrilité à vivre une aventure hors de l’ordinaire.

Gilles Duchesne, 62 ans, de Rimouski, est un expert en équipements sportifs. Il a plusieurs rivières à son actif, en plus d’être un excellent fondeur. « J’adore le Grand Nord et je projette de descendre la rivière George depuis 15 ans. Là-haut, la faune et la flore sont de toute beauté », commente Gilles Duchesne.

Denis Jobin, de Québec, est un facteur à la retraite et excellent photographe. Il a l’habitude des grandes expéditions en nature, sac au dos, et possède une endurance à toute épreuve. « Mon défi, c’est de voir à ce que l’expédition se déroule de façon aussi sécuritaire que possible », indique ce vétéran des périples en Amérique du Sud, qui s’aventurera pour la première fois au nord du 49e parallèle.

Des moustiques… et des ours !

On sait qu’on sortira de notre zone de confort quand on se prépare à affronter des ennemis allant des moustiques aux ours noirs. Et il y a aussi les constantes incertitudes en rivière, dont les nombreux rapides de classe I à IV, qui forceront parfois les canotiers à faire de longs portages, avec tous leurs bagages.

Ajoutez à cela les écarts de température, le petit nombre d’heures d’ensoleillement, l’obligation de s’alimenter essentiellement avec de la nourriture déshydratée, la vie au quotidien en formule très rapprochée et vous avez là un cocktail difficile à avaler. Sauf pour des accros de plein air, comme ces trois comparses, qui sont prêts à payer le prix fort pour se surpasser et côtoyer la nature à son meilleur.

Tous trois comptent donc les dodos avant le grand départ, le 20 juin. Pour suivre leurs préparatifs, visitez le rivieregeorge.com