C’est la ruée vers l’Université du troisième âge

Son nom fait un peu vieillot, mais l’esprit qui l’anime, partout au Québec, est on ne peut plus jeune. Chez nous, des milliers de personnes de 50 ans et plus profitent des temps libres que procurent la retraite ou le départ des enfants de la maison pour satisfaire une curiosité longtemps tablettée – les langues, l’histoire, les arts ou autres – en s’inscrivant à l’Université du troisième âge ( UTA ). La cohorte d’étudiants aînés est de plus en plus grosse et, savez-vous quoi, il est encore temps d’en faire partie pour la rentrée automnale 2012 !

L’école idéale, sans devoirs ni examens !

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, il n’est pas nécessaire de détenir un diplôme collégial pour s’inscrire à l’UTA. En fait, le dernier diplôme obtenu n’a aucune importance. L’offre varie d’une université et d’une région à l’autre mais le principe est le même : on s’inscrit à un cours, un atelier ou une série de conférences, la plupart du temps pour une période de dix semaines.

On suit les cours sans avoir à fournir de travaux ni à subir des examens. En revanche, on n’obtient pas de crédits ni de diplôme, outre la satisfaction personnelle de rester dans le coup en additionnant les apprentissages tout au long de la vie. Il y a cependant des points bonis : les liens sociaux riches que l’on tisse avec d’autres personnes de notre groupe d’âge partageant les mêmes intérêts.

Et puisque le coût d’inscription, tournant autour de 100 $ pour environ 20 heures de cours, est tout à fait abordable – et non touché par la hausse anticipée des droits de scolarité ! – nombreux sont les baby-boomers et les aînés à renouer avec le statut d’étudiant. Les diverses formules proposées, les façons différentes de comptabiliser les étudiants et le fait qu’il n’existe pas de regroupement des UTA du Québec rendent diffcile l’évaluation précise du nombre d’inscrits dans toutes les UTA de la province. Chose certaine, la tendance est lourde et la popularité, toujours à la hausse.

L’histoire de l’art, l’histoire contemporaine, les nouvelles technologies, mais aussi les langues, la musique et les activités physiques comptent parmi les cours les plus prisés. La moyenne d’âge de ces universitaires aux cheveux gris, des femmes dans environ 70 % des cas, se situe autour de 65 ans. Toutefois, les doyens de la classe ont parfois plus de 90 ans !

C’était en 1976, à l’Université de Sherbrooke…

Ce n’est pas d’hier que l’UTA titille les neurones des personnes de 50 ans et plus. En 1976, l’Université de Sherbrooke fondait la première UTA en Amérique, quelques années après la fondation de la première UTA dans le monde, en France. Encore aujourd’hui, l’UTA de Sherbrooke demeure la plus populaire, offrant cours, ateliers et causeries à l’université même ainsi que dans 27 antennes universitaires dans dix régions de la province, auxquelles s’ajoutera sous peu celle des Bois-Francs.

« Nous avons eu un record de 9850 étudiants au cours des deux dernières sessions, soit 12 700 étudiants actifs, c’est-à-dire ayant suivi au moins un cours, un atelier ou un bloc de causeries pendant les 16 derniers mois. Chaque antenne a son association étudiante et plus de 600 bénévoles contribuent à l’organisation et à la conception des programmes », dit fièrement Monique Harvey, directrice de l’UTA de Sherbrooke.

Québec : le modèle français

Pour sa part, l’Université Laval propose depuis 29 ans maintenant une programmation plus proche du modèle français des UTA, c’est-à-dire uniquement des cours de type universitaire selon une programmation établie par des employés rémunérés et donnés par des professeurs de niveau collégial ou universitaire. « Nous comptabilisons environ 8000 inscriptions à nos trois sessions annuelles, soit environ 4000 étudiants, un chiffre toujours en hausse. Ils suivent leurs cours à l’Université Laval ou encore à Charlesbourg, Lévis ou Montmagny. Des conférences ont aussi lieu en collaboration avec le Centre universitaire des Appalaches », résume Johanne L’Heureux, coordonnatrice de l’UTA de Québec.

Trois-Rivières : de plus en plus populaire

Autre exemple : l’UTA de l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui a pour sa part vu le jour en 2009 et dont la popularité ne se dément pas. Depuis l’ouverture, elle a accueilli plus de 3250 étudiants-cours. En outre, en 2011-2012, les inscriptions étaient en croissance de 18 % par rapport à l’année précédente.

La plupart des universités offrent une forme ou l’autre de programmation accessible aux 50 ans et plus, en tant qu’UTA ou autrement. Informez-vous… puis instruisez- vous !