Andalousie, terre de soleil

Tout au sud de l’Espagne, l’Andalousie cultive les oranges, le raisin, le coton, les olives… et la douceur de vivre sous un climat agréable à longueur d’année.

À peine descendue de l’avion, me voilà déjà sur une terrasse à savourer un bol de patatas bravas (mon tapas préféré) et une sangria. Les Espagnols aiment vivre à l’extérieur, boire, manger et faire la fiesta. Ils ne prennent pas le repas du soir avant 21 h, et jusque tard en soirée il y a foule partout. L’ambiance est animée et agréable. Viva Espaňa !

Le flamenco, les élégants cavaliers coiffés de leur grand chapeau qui chevauchent fièrement leur imposante monture et les gitanes aux yeux sombres. Voilà l’image typée que je me faisais du pays de Cervantes avant de m’y rendre. Elle s’est confirmée en Andalousie.

Méditerranée et soleil toute l’année

C’est en Andalousie que se trouve la Costa del Sol (« côte du soleil »), une région touristique qui jouit de 320 jours d’ensoleillement par année. Sur la plage de 9 km de Torremolinos, nous rencontrons plusieurs Québécois. La Costa del Sol devient, en effet, le refuge de retraités qui veulent hiverner ailleurs qu’en Floride.

Les agences de voyages québécoises offrent différents forfaits pour la Costa del Sol, de deux semaines à deux mois, qui comprennent souvent le transport aérien, le transfert depuis l’aéroport de Malaga et l’hébergement dans un studio ou un appartement équipé d’une cuisinette dans des complexes face aux plages et joliment aménagés avec piscines, bars et restaurants.

À quoi ressemble une journée à Torremolinos ? Marche santé en matinée sur la Paseo Maritimo, magnifique promenade le long de la plage; puis farniente sur la playa où nous louons transat et parasol (9 euros pour 2 personnes). Lunch sur la terrasse d’un chiringuito – ces petits établissements en bordure de plage, mi-bar mi-resto, qui servent des tapas et de la sangria, où je goûte aux aubergines frites avec mélasse, un plat typique de la région. Retour sur notre transat pour la siesta, activité incontournable en Espagne. Après une autre longue marche, c’est l’heure du verre de bulles (le cava coûte trois fois rien).

On peut aussi jouer au golf sur la Costa del Sol. La région de Malaga porte d’ailleurs le surnom de « Costa del golf », avec ses 70 terrains ouverts à l’année.

Visites et culture

Une petite envie de culture entre les tapas et le soleil ? Pablo Picasso est né à Malaga, en 1881, et un musée y expose ses toiles, dessins, sculptures, gravures et céramiques dans le Palacio de Buenavista. On peut aussi se promener dans le centre historique de cette ville située à 15 km de Torremolinos, visiter son marché, sa cathédrale et le château Gibralfaro.

À Torremolinos, on peut aussi acheter des excursions, notamment vers Ronda (100 km), une pittoresque vieille ville située sur un piton rocheux coupé par une gorge vertigineuse où se trouve un musée de la tauromachie; vers Marbella (46 km), grande station balnéaire haut de gamme; vers Gibraltar et son célèbre rocher (120 km); et vers Tanger, pour profiter de la proximité du Maroc.

Mais il faut aussi voir Grenade, Cordoue et Séville.

Granada et l’Alhambra

Les Maures, venus d’Afrique du nord, sont restés en Espagne durant des siècles et y ont laissé leur empreinte dans le paysage et l’architecture. Au temps de la reconquête des territoires par les Chrétiens, au Moyen Âge, les Maures, d’abord chassés de Cordoue et de Séville, ont construit l’Alhambra de Grenade pour s’y réfugier. Cet immense palais aux murailles rouges visité quotidiennement par des hordes de touristes demeure un magnifique témoin de cette époque. Comme la capacité des palais Nasrides est limitée à 300 personnes à la demi-heure, il faut réserver à l’avance et respecter l’heure inscrite sur le billet.

Les fontaines, les patios ombragés et les arcades sculptées sont absolument splendides. J’ai particulièrement aimé le labyrinthe d’arbustes dans lequel on circule lentement en appréciant la beauté et la fraîcheur.

La grande mosquée de Cordoue

Cette mosquée est une forêt de 800 colonnes supportant des arcs doubles, un agencement symétrique qui semble se répéter à l’infini et qui fait jaillir un « wow » peu importe nos croyances et notre confession religieuse. Elle a été historiquement l’un des principaux lieux saints de l’islam. Agrandie à plusieurs reprises, elle a été convertie en cathédrale catholique à l’époque de Charles Quint. Ce mélange de styles architecturaux superposés pendant neuf siècles en fait un joyau d’histoire et d’architecture.

Séville la romantique

Séville, j’ai adoré. Particulièrement la Plaza de España, l’un des bâtiments créés à l’occasion de l’Exposition hispano-américaine de 1929. C’est la cour arrière que j’ai préférée, avec ses nombreux azulejos (carreaux de faïence), son canal, ses deux tours qui représentent Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon et ses quatre jolis ponts courbés symbolisant les quatre royaumes unifiés au moment de la formation de l’Espagne : Castille, Navarre, Aragon et Léon.

Notre soirée au El Palacio Andaluz pour un spectacle de flamenco a été l’un des moments forts de ce voyage en terre ibérique. D’origine gitane, le flamenco a fleuri en Andalousie au début du XIXe siècle. La musique, les flamboyantes robes à volants, la grâce des mouvements et surtout l’intensité dans les visages des artistes m’ont émue.

On peut passer quelques jours à Séville, capitale de l’Andalousie, pour voir sa colossale cathédrale où reposent une partie des restes de Christophe Colomb, le Real Alcāzar (palais royal), et flâner dans les ruelles environnantes. S’il reste encore de l’énergie – la température à Séville est particulièrement chaude et humide – il y a aussi des musées, dont celui du flamenco et celui des Beaux-Arts, ainsi que le grand parc de Maria Luisa.

Bon à savoir

  • L’aéroport de Malaga est la porte d’entrée en Andalousie. Air Transat offre un vol direct par semaine en été et en hiver. On peut également s’y rendre avec Air France (escale à Paris) ou avec Air Canada (escale à Francfort ou à Bruxelles).
  • Mignons péchés : les churros, longs tubes de pâte à beigne qu’on trempe dans une tasse de chocolat fondu. Au bord de la Méditerranée, poissons et fruits de mer abondent, souvent frits toutefois. Bien que la paella soit originaire de Valence, on en sert également de très savoureuses en Andalousie.
  • Siesta oblige, plusieurs commerces ferment entre 13 h 30 et 16 h 30. Par ailleurs, rares sont les restaurants où on vous servira à souper avant 20 h.
  • Où poser ses valises à Séville ? À l’hôtel NH Collection Sevilla, à 5 minutes de marche du terminus de la nouvelle ligne de tram climatisé qui va directement au centre historique.

Photo : Johanne Landry