À l’école de la bonne conduite

Vérifiez-vous toujours votre angle mort avant de changer de voie ? Savez-vous comment procéder à un carrefour giratoire ? Connaissez-vous le sens des 400 panneaux de signalisation? Si vous avez répondu non à l’une de ces questions, vous seriez peut-être mûr pour un petit rafraîchissement de vos habitudes de conduite. Yves Brouillette, conducteur depuis 50 ans, s’est prêté au jeu.

Pendant 90 minutes, le Lavallois a pris part à une évaluation de sa conduite par le biais d’un questionnaire écrit, puis d’une sortie sur route, les deux premières étapes du programme de mise à jour et d’évaluation en conduite automobile offert par Tecnic, un partenaire du Réseau FADOQ. Ce programme prévoit des séances additionnelles sur route au besoin, par exemple si un test de conduite sur route est requis par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) au moment du renouvellement du permis de conduire, après 75 ans.

« Lors du test écrit, j’ai pris conscience de mes lacunes au sujet des panneaux de signalisation. Sur la route, les commentaires de l’instructeur m’ont fait réaliser que j’avais acquis quelques mauvaises habitudes, par exemple de ne pas vérifier systématiquement mes angles morts », a résumé M. Brouillette à l’issue de cette évaluation théorique et pratique à laquelle Virage assistait. Quelques conseils de l’instructeur ont suffi à le mettre sur la voie d’une sécurité accrue.

Angles morts, cédez le passage…

« Ne pas tenir compte des angles morts est une mauvaise habitude très fréquente chez les conducteurs âgés. Aussi, plusieurs ne savent pas comment agir au moment de céder le passage. De plus, certains aînés ont tendance à conduire plus lentement et à trop hésiter avant d’effectuer des manœuvres telles qu’un changement de voie », indique René St-Louis, l’instructeur Tecnic qui a évalué M. Brouillette.

« 90 % des gens, tous âges confondus, ont de mauvaises habitudes de conduite », poursuit-il. Toutefois, il note que bien des choses ont changé au fil des ans sur les routes – carrefours giratoires, corridor de sécurité, virage à droite sur feu rouge… – et qu’en vieillissant, on assiste parfois à un déclin de certaines capacités mises à contribution pour conduire. Pour toutes ces raisons, c’est un geste responsable, envers soi et les autres usagers de la route, de mettre à niveau ses compétences.

Une telle démarche aura aussi une nette incidence, par exemple, sur le résultat d’un test sur route de la SAAQ.

Respectez vos limites !

Les conducteurs âgés devraient se douter que leur façon de conduire pose problème si, notamment, ils se font klaxonner, s’ils ont souvent de petits accrochages, s’ils ont besoin d’un passager pour les aider à conduire, si leurs proches leur font des remarques sur leur comportement routier ou refusent de monter en voiture avec eux. Ne plus éprouver de plaisir derrière le volant est un autre signe d’un niveau de confiance en baisse envers ses aptitudes à conduire.

Véritable encyclopédie vivante en matière de règles de sécurité routière, l’instructeur René St-Louis conseille aux aînés de connaître leurs limites et de les respecter, par exemple lorsqu’ils ne se sentent pas à l’aise de conduire dans tel ou tel contexte.

Puis, il multiplie les statistiques et commentaires afin de porter les conducteurs de tous âges à réfléchir sur leur façon d’agir sur les routes. En voici quelques-uns, en rafale :

  • Les jeunes ne sont pas les seuls à texter au volant ou à utiliser leur téléphone cellulaire sans dispositif mains libres. Avis à tous : les amendes et autres conséquences sont beaucoup plus salées depuis l’été dernier.
  • La majorité des conducteurs dépassent la ligne d’arrêt aux feux de circulation.
  • Plus de 90 % des conducteurs de tous âges ne gardent pas systématiquement la voie de gauche lors d’un virage à gauche.
  • Il est très fréquent que des conducteurs tournent à droite sur un feu rouge sans d’abord s’être arrêtés complètement.
  • Nombreux sont les conducteurs qui changent de voie en présence d’une ligne blanche continue ou à une intersection, alors que c’est interdit.

Si vous vous reconnaissez dans ces comportements, il n’en tient qu’à vous de mieux vous conduire en apprenant à conduire mieux !

Pour en savoir plus sur le rabais accordé aux membres FADOQ par Tecnic : fadoq.ca/reseau/rabais/service-professionnel/tecnic

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Automobilistes, sachez ceci

  1. Si vous sentez un déclin de vos habiletés à conduire, évitez les heures de pointe, la conduite de nuit, la conduite par mauvais temps, les longs trajets sans pause, etc.
  2. Évitez de conduire lorsque vous ne vous sentez pas bien ou si vous prenez des médicaments qui peuvent nuire à votre capacité de conduire de façon sécuritaire.
  3. Prenez soin d’aviser la SAAQ de tout changement de votre état de santé, dans les 30 jours suivant ce changement.

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Une conférence avec ça ?

La Fondation CAA-Québec propose la conférence gratuite La bonne conduite n’a pas d’âge ainsi que la Journée de sécurité routière, avec conférence, essai sur un simulateur de conduite, clinique AutoAjuste et clinique d’ajustement des miroirs. La SAAQ offre pour sa part la conférence gratuite Au volant de ma santé. Il y a aussi le programme Bonne route, une formation de 6 heures, moyennant des frais d’inscription.

En complément, consultez le document Au volant de ma santé au saaq.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/publications/volant-sante.pdf et visionnez la vidéo au saaq.gouv.qc.ca/securite-routiere/clienteles/aines/sante-securite-au-volant

Pour évaluer vos connaissances, visitez le caa.ca/fr/conducteurs-ages ou le testdeconnaissances.saaq.gouv.qc.ca

 

Photo : Bruno Petrozza